C'est aujourd’hui, ce stressant jour J de ma rentrée au centre.
Je suis assez terrifiée par cette entrée à durée indéterminée.... Mes valises sont prêtes et ma maman et moi nous apprêtons à partir.
Arrivées au centre, mon angoisse est de plus en plus présente, heureusement que ma maman me rassure en me disant que je ne resterais pas longtemps car j'ai déjà parcouru un énorme chemin en acceptant cette entrée.
'' C'est bizarre ici" .
C'est la première chose que je me suis dis en y mettant les pieds pour la première fois.
Les personnes sont vides, l'atmosphère est froide, non accueillante et triste.
Une personne s'occupe de moi et nous fait un bref de l'établissement ... avant de monter dans ma chambre ma maman repart à la voiture pour aller récupérer des affaires que j'avais omises ... je l'attends ... seule dans ce grand établissement, le regard observateur mais perdu.
Là voila qu'elle revient les bras chargés d'affaires, je me précipite vers la porte principale pour l'aider... OULAH !!! A peine mes pieds ont franchis la sortie que deux médecins me prennent par les bras et me tire en arrière en me criant : " Mlle vous n'avez plus le droit de sortir "
Je ne ressentais plus de l'angoisse mais de la terreur ... ou suis-je ? Je ne suis pas folle pourquoi me traite t'on comme si je l'était ... sortez moi de là...
Le regard de ma mère, je m'en souviens comme si c'était hier... elle est restée figée, là devant la porte, en observant la scène, se demandant qu'est ce qu'il se passait ....
Je monte dans ma chambre et là je suis seule ... seule face à mes peurs... sur ce lit , entourée de quatre murs blancs, tristes et monotones ... ce n'est pas moi , j'ai toujours gardée ma joie de vivre malgré ma maladie .... mais là l'atmosphère m’oppresse et m'aspire toutes mes émotions et les transformes en une totale démotivation assez spéciale ....
Je ne suis pas du tout à l'aise dans ce nouveau commencement, vers ma guérison certes, (ou peut-être) mais les sentiments, l'angoisse et ma déception prennent le dessus et dans mes mains, je me cache pour pleurer, je ne veux plus voir , je ne veux plus croire, où je suis à ce moment même.